L'Escarpin : Chronique d’une histoire mixte
L’escarpin vient de l'italien scarpino qui signifie petite chaussure, dérivant de scarpa (chaussure).
De nos jours le terme désigne le plus souvent des chaussures féminines à talons hauts.
En réalité, autrefois, il habillait d’abord les valets qui étaient obligés de garder les pieds crispés pour maintenir la chaussure en place.
Sous la période de la Restauration, il est indifféremment porté par les femmes que par les hommes pour les bals dans un modèle verni et bordé d'un galon de soie. Son aspect élégant et raffiné séduit les femmes du 18ème siècle qui l'ornent alors de dentelle et de rubans, avant que les créateurs lui ajoutent ensuite un talon.
Pendant la Seconde guerre mondiale, les restrictions empêchent les créateurs et fabricants de trouver les matériaux habituellement utilisés pour les escarpins. De nouveaux matériaux jusqu'alors peu utilisés, comme le liège ou le plastique, remplacent le bois du talon.
Enfin, au début des années 1950, l'escarpin à talon aiguille fait son entrée en Italie, ce qui lui confère pour toujours le statut d’élément indissociable de l’élégance.
La tendance est confirmée en France en 1947 lors d'un défilé de mode de Christian Dior. Ce type de chaussure devient dès lors un des attributs majeurs de la silhouette New Look, affirmant la féminité et soulignant la silhouette svelte des mannequins.
Dans les années qui suivent, Jackie Kennedy choisit d'assortir l'ensemble de ses tenues aux escarpins. Le soulier, objet de prestige et affirmant une position sociale élevée, est vite arboré par de nombreuses premières dames.
Les Françaises, premières consommatrices de chaussures d'Europe, achètent en moyenne six paires d'escarpins par an. En 2005, 105 millions de paires d'escarpin ont été vendues dans le monde.
SULTANE PARIS